25.12.13

Architecture: Gropiusstadt
















Voulant faire un article sur Walter Gropius, Directeur du Bauhaus et quelque peu aveuglé par la révolution que constitue la modernité lorsqu'elle commence à s'imposer au début du XXe siècle, je me suis rendu compte que j'occultais le côté sombre de la force…
En effet dans les années 70, la généralisation de la construction de grands ensembles d'habitations à sonné le glas de l'utopie communautaire, consommant la facture social

 Berlin n'y a pas échappé. Les quartiers périphériques Est se sont recouvert de "Plattenbau", littéralement "immeuble en plaque", c’est-à-dire construit à partir d'éléments préfabriqués en béton. L'idéologie de la RDA y trouvait son compte et à engendré le généreux dynamitage des vestiges de l'oppression bourgeoise, pour laisser la place à une aube radieuse communautairement bétonnée.
À l'Ouest, on est resté plus modeste, Berlin n'était plus la capitale et sa population l'avait quelque peu déserté, donc l'idéologie mais encore les besoins étaient différents.

Cependant, en 1962, commence la construction d'une nouvelle cité dans le quartier périphérique de Neuköln. Elle est confiée à Walter Gropius et son bureau The Architects Collaborative, qui posent la première pierre avec Willy Brandt en Novembre. Ce dernier meurt en 1969, avant la fin en 1975 de la construction; la cité prendra son nom en hommage à son travail.

Le projet urbain se réfère, à la cité voisine de Britz construite par Bruno Taut en 1929 et respecte les préceptes de la Charte d'Athènes, c'est à dire de la lumière de l'air et du soleil, mais aussi les lieux d'habitations individuels et de vie commune imbriqués. Les espaces verts, le respect des dimensions humaines et la diversité sont aussi inscrits au cahier des charges. Sur ce dernier point, des divergences vont apparaître entre Gropius et le sénateur chargé de l'urbanisme, qui lui opte pour un gigantisme monostyle. Au fur et à mesure de la construction, Gropius aura le sentiment d'être trahi.Il répondra à son antagoniste, "L'unité dans la diversité est l'objectif à atteindre et non pas l’ennuyeuse monotonie ".

  
©restmodern.de

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©Marco del Pra'

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Walter Gropius et le Conseiller  Rolf Schwedler


À l’instar de tous ces grands ensembles, les réalités sociales et politiques ont rattrapé l'utopie, et même si Gropiusstad n'est pas les Minguettes, il y subsiste un parfum de ghetto.
C'est ce qui est à lire en filigrane, dans le livre de Christiane Felscherinow, plus connue sous le nom de Christiane F, héroïne du livre "Wir Kinder vom Bahnhof Zoo", parue en français sous le titre de "Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée", qui a grandi à Gropiusstadt. On peut y voire le reflet de l'aliénation sociale et par conséquent le naufrage de l'utopie moderniste de ces grands ensembles.

Le livre de Christiane Felscherinow, date des années 80, récemment la cité a fêté ses cinquante ans, un programme de rénové et divers projets d'arts ou sociaux tentent de pallier aux problèmes liés à la paupérisation, à la solitude et/ou à l'exclusion et "d'élargir la clientèles".
Il y a sept ans, Degewo et Bewag, organismes gérants avaient ouvert la marche, en mettant à disposition un appartement, où étaient reçus des artistes en résidence. [pilotprojekt-gropiusstadt.de] . Pour marquer le renouveau, une annexe de l'université d'architecture s'est installée à Gropiusstadt sous le nom de "l’Académie pour un nouveau Gropiusstadt". La culture en soin palliatif...
Mais comme en témoigne le travail photographique de Lukas Fischer [lukasfischer.info], dans une documentation emphatique et sensible, qui donne le ton, il reste encore à faire.


©Lukas Fischer

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